Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 21 Janvier 2025
Sainte Agnès était une jeune martyre chrétienne née à Rome vers 291 et morte en 304, célèbre pour sa foi et son refus de renier sa religion malgré les persécutions. Issue d'une famille noble, elle fit vœu de chasteté dès son plus jeune âge, déclarant qu'elle ne prendrait pour époux que le Christ. Lorsque le fils du préfet de Rome la demanda en mariage et qu'elle refusa, elle fut dénoncée comme chrétienne, une religion alors interdite sous l'empereur Dioclétien. Agnès subit des tortures brutales et fut exposée publiquement dans un bordel. Elle fut finalement exécutée par décapitation, probablement à l'âge de 12 ou 13 ans sur la Via Nomentana en 304.
L’un des plus célèbres miracles est celui où, alors qu’elle refusait d’épouser un préfet romain, elle fut exposée nue dans un lupanar, mais ses cheveux poussèrent miraculeusement pour couvrir son corps. Une légende raconte qu’un homme, ayant osé la regarder avec convoitise, fut soudain frappé de cécité jusqu’à ce qu’il implore son pardon. Un autre miracle raconte que le feu allumé pour la brûler se détourna d’elle et tua ses persécuteurs. Après son martyre, elle apparut en vision à ses parents pour les réconforter. De plus, ses reliques, conservées à la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs à Rome, sont réputées pour avoir guéri des malades et exaucé des prières.
Très rapidement après son martyre en 304, sa sainteté fut attestée par de nombreuses sources, dont les écrits de Saint Ambroise et de Saint Jérôme, qui louaient son courage. En 1578, lors de travaux dans les catacombes de la Via Nomentana, des objets funéraires portant le nom d’Agnès furent découverts, renforçant l’authenticité de son culte. Au IVe siècle, l’empereur Constantin fit construire la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs sur son tombeau. Sainte Agnès figure également dans le canon romain, une section de la prière eucharistique de la messe, aux côtés d’autres martyrs. Aujourd’hui, elle est reconnue comme la patronne des jeunes filles, des fiancées et de la pureté.
À Rome, la bénédiction des agneaux le 21 janvier, jour de sa fête, est particulièrement connue. Ces agneaux sont portés en procession jusqu’à l’autel, où une messe solennelle est célébrée en leur présence, avant d’être confiés aux religieuses du monastère de Saint-Cécile. Élevés par les sœurs trappistines, ces agneaux fournissent la laine utilisée pour tisser les palliums, remis aux archevêques par le pape. En Autriche, une coutume appelée "l’agneau d’Agnès" consiste à offrir des figurines d’agneaux en pain ou en cire.
Parmi les œuvres célèbres, on trouve des mosaïques du VIe siècle dans la basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs à Rome, où elle est dépeinte avec une auréole. La peinture de la Renaissance, notamment par des artistes comme Le Guerchin ou Francisco de Zurbarán, illustre sa douceur et sa dévotion. En littérature, Sainte Agnès inspire des écrivains tels que John Keats, qui lui consacre un poème romantique, "The Eve of St. Agnes", où il évoque son martyre. Des récits hagiographiques, comme ceux de Jacques de Voragine dans "La Légende dorée", racontent son histoire en exaltant sa sainteté.