Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 18 mai 2025
Saint Félix de Cantalice, né Félix Porri le 18 mai 1515 dans le hameau de Cantalice, en Italie, fut le troisième des quatre enfants d’une famille paysanne. Dès l’âge de neuf ans, il travailla comme berger, puis comme ouvrier agricole. Il ne sut jamais lire ni écrire, mais apprenait par cœur les Évangiles à force d’écoute. Vers l’âge de 28 ans, après avoir survécu à un accident de charrue qu’il interpréta comme un signe divin, il entra chez les Frères mineurs capucins à Cittaducale. Il prit alors le nom de frère Félix et fut envoyé dans plusieurs couvents avant d’être nommé quêteur à Rome. Il y vécut pendant quarante-deux ans, arpentant les rues pieds nus, le sac d’aumône sur l’épaule, en répétant inlassablement « Deo gratias ». Proche de saint Philippe Néri et de Charles Borromée, il menait une vie d’austérité : il dormait sur une planche, portait un cilice et jeûnait fréquemment, tout en gardant une attitude joyeuse. Il annonça lui-même le jour de sa mort, survenue le 18 mai 1587, jour de son 72e anniversaire.
L’un des premiers miracles rapportés remonte à son enfance : on raconte qu’une charrue le renversa sans qu’il en garde la moindre blessure. Plus tard, un enfant nommé Giovanni Mastrangelo, que l’on disait mourant, retrouva soudainement vie après que Félix eut prié à son chevet. Il aurait également eu une vision de la Vierge Marie, qui lui serait apparue pour déposer l’Enfant Jésus dans ses bras. Par la suite, sa tunique aurait exhalé un parfum de lys pendant plusieurs jours. Des soldats atteints de la peste déclarèrent également avoir guéri après avoir touché son chapelet. En tout, six guérisons furent officiellement reconnues comme inexplicables selon les critères médicaux de l’époque.
En 1625, le pape Urbain VIII proclama sa béatification et fixa sa fête liturgique au 18 mai. Le 22 mai 1712, le pape Clément XI procéda à sa canonisation lors d’une cérémonie célébrée place Saint-Pierre, à Rome. Il devint ainsi le premier capucin à être canonisé. Plus récemment, lors du Jubilé de l’an 2000, le pape Jean-Paul II mit en lumière l’héritage de saint Félix, le présentant comme un exemple d’action sociale inspirée par la foi. En 2024, le pape François évoqua sa figure comme un modèle de charité joyeuse, enracinée dans la simplicité évangélique.