Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 16 Janvier 2025
La fête de Saint Marcel trouve ses origines dans la commémoration de Marcel Ier, un pape du début du IVe siècle connu pour sa défense de l’Église chrétienne face aux persécutions de l’empereur Maxence. Canonisé après son martyre présumé en 309, Marcel est associé à la restauration de l’ordre ecclésiastique après la crise provoquée par la persécution des chrétiens sous Dioclétien. En France, la fête de Saint Marcel a pris une dimension particulière à Chalon-sur-Saône, où le saint est le patron de la ville. Chaque 16 janvier, des processions et des messes solennelles célèbrent sa mémoire.
Saint Marcel a été le 30e pape de l’Église catholique, occupant cette fonction de 308 à 309, durant une période marquée par les persécutions contre les chrétiens sous l’empereur Maxence. Son pontificat fut principalement consacré à la réorganisation de l’Église après les troubles causés par les édits de persécution de Dioclétien. Selon la tradition, Marcel fut arrêté pour avoir refusé de renier sa foi et fut contraint par Maxence de travailler comme palefrenier dans une étable publique. Il serait mort des suites des mauvais traitements qu’il y subit, ce qui en fait un martyr de la foi chrétienne.
En Provence, on raconte que Saint Marcel aurait sauvé un village d’une épidémie en intercédant par des prières ferventes. À Chalon-sur-Saône, une légende rapporte qu’il aurait protégé la ville d’une inondation dévastatrice en détournant les eaux du fleuve.
À Chalon-sur-Saône, où Saint Marcel est le saint patron, des processions solennelles traversent la ville chaque 16 janvier, accompagnées de chants liturgiques. En Provence, la fête de Saint Marcel est associée à des bénédictions des troupeaux et des récoltes, les habitants invoquant le saint pour protéger leurs biens agricoles.
Dans la basilique Saint-Marcel à Rome, une fresque du XIIIe siècle illustre son martyre, montrant le saint humblement penché dans une étable, entouré de bêtes, symbole de son humiliation sous Maxence. À Chalon-sur-Saône, des sculptures dans la cathédrale Saint-Vincent représentent des scènes de miracles attribués à Saint Marcel, notamment la légende où il détourne une inondation. Dans les manuscrits enluminés médiévaux, tels que le célèbre « Codex de Saint-Marcel » conservé à la bibliothèque de Dijon, il est représenté en habits pontificaux, tenant une crosse et bénissant des fidèles. Le vitrail de l’église de Saint-Marcel-d’Ardèche met en scène une légende où il protège un troupeau attaqué par des loups, montrant ainsi son rôle de gardien des agriculteurs. Au XIXe siècle, l’artiste français Jean-Léon Gérôme a peint une série d’esquisses sur le thème des martyrs chrétiens, dont une mettant en lumière la dignité de Saint Marcel dans l’épreuve.