22 mai : fête de Sainte Rita

Sainte Rita

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 22 mai 2025

Qui était Sainte Rita ?

Sainte Rita de Cascia, née Margherita Lotti en 1381 dans le hameau de Roccaporena (Ombrie), grandit dans une famille où ses parents, Antonio Lotti et Amata Ferri, intervenaient comme médiateurs dans les vendettas locales. Éduquée par le notaire Ferreto, elle récitait déjà le psautier lorsqu’elle fut fiancée à douze ans au capitaine Paolo Mancini. Margherita mit au monde deux fils, Giangiacomo Antonio et Paolo Maria. Le 21 février 1406, Paolo Mancini tomba sous les coups de rivaux en revenant de la foire de Poggiodomo. Craignant que ses fils ne se lancent dans une vendetta, Rita pria la « dua intensa » pour que Dieu les protège d’un péché mortel ; une fièvre typhoïde les emporta durant l’hiver 1407, événement qu’elle interpréta comme préservation de leur âme. Veuve sans héritiers, elle sollicita l’abbesse des Augustines de Cascia, mais la règle excluait les femmes impliquées dans un sang versé. La tradition rapporte qu’une nuit d’octobre 1417 saint Jean le Baptiste, saint Augustin et saint Nicolas de Tolentino l’aidèrent à franchir les portes verrouillées. Dans le cloître, Rita adopta un régime ascétique strict : jeûnes au pain et à l’eau trois jours par semaine, couche de sarments de vigne et méditation des chapitres de la Passion. Le Vendredi saint 1442, alors qu’elle méditait devant un crucifix en bois polychrome, une épine se détacha de la couronne sculptée et vint s’enfoncer dans son front, laissant une plaie suppurante et qui ne cicatrisa jamais. En 1450, lors du Jubilé proclamé par Nicolas V, elle effectua le pèlerinage romain ; la plaie se referma juste avant son entrée dans la basilique Saint-Pierre, puis se rouvrit dès son retour au couvent. Rita s’éteignit le 22 mai 1457 après avoir murmuré le Miserere.

Reconnaissance officielle de Sainte Rita

En septembre 1457, l’évêque Domenico Graziani de Spoleto ouvrit une enquête diocésaine où six infirmiers attestèrent de guérisons soudaines, mais le culte demeura local jusqu’à la constitution de la Congrégation des Rites par Sixte V. En 1626, Urbain VIII confia la cause au cardinal Fausto Poli, qui ajouta 18 miracles vérifiés par les médecins Picinelli et Ciampoli. Pie IX chargea en 1877 le préfet Prospero Caterini d’une enquête complémentaire. Après confirmation de deux miracles modernes et de l’incorruptibilité relative du corps, Léon XIII prononça la canonisation le 24 mai 1900. Le 11 octobre 1946, Pie XII déclara Rita patronne « des causes désespérées et des couples en difficulté », titre inséré au Martyrologe romain de 1969.