Ingrid Nováková, spécialiste international, 18 février 2025
La fête nationale de la Gambie est célébrée chaque 18 février pour marquer l’indépendance du pays acquise en 1965 après plus d’un siècle de domination britannique.
Depuis 1821, la Gambie était sous domination britannique et administrée comme une dépendance de la Sierra Leone. Dans les années 1950, un mouvement nationaliste émerge sous l’impulsion du Parti progressiste du peuple (PPP) dirigé par Dawda Jawara, qui réclame une autonomie progressive. En 1960, une première élection législative permet à Pierre Sarr N’Jie du Parti de l’unité gambienne (GUP) de devenir chef du gouvernement colonial, mais c’est Dawda Jawara qui prend le pouvoir en 1962 après de nouvelles élections. Après plusieurs discussions avec les autorités britanniques, l’indépendance est accordée le 18 février 1965. La cérémonie, organisée à Bathurst (aujourd’hui Banjul), voit le prince Philip, duc d'Édimbourg, représenter la reine Élisabeth II lors de la levée du premier drapeau gambien. La Gambie reste une monarchie constitutionnelle avec la reine comme chef d’État et Jawara comme Premier ministre jusqu’au référendum de 1970, qui transforme le pays en république. En 1981, un coup d’État manqué de Kukoi Samba Sanyang menace cette stabilité, mais l’intervention militaire du Sénégal permet à Jawara de reprendre le contrôle. En 1982, un accord aboutit à la création de la Confédération de Sénégambie, qui sera dissoute en 1989. Malgré son indépendance, la Gambie a traversé des périodes de tensions politiques, notamment avec le coup d’État militaire de 1994 qui a renversé Dawda Jawara et porté Yahya Jammeh au pouvoir.
À Banjul, la capitale, la journée commence par une parade sur l’Independence Drive, où les forces armées gambiennes défilent devant le président au McCarthy Square. Dans les quartiers populaires comme Serekunda et Brikama, les habitants se réunissent pour participer à des danses comme le Kankurang, où des danseurs masqués incarnent des esprits protecteurs, tandis que des musiciens jouent du balafon et du djembé. Pendant ce temps, les marchés proposent des plats comme le domoda (ragoût de viande à la pâte d’arachide) et le benachin (riz cuit à la sauce tomate).