Ingrid Nováková, spécialiste international, 18 avril 2025
La fête nationale du Zimbabwe, célébrée le 18 avril, marque l’indépendance du pays obtenue en 1980 après près de 15 années de lutte contre la domination coloniale britannique, un conflit qui fit plus de 20 000 morts et prit fin avec les accords de Lancaster House signés en décembre 1979.
À la fin du XIXe siècle, le territoire du Zimbabwe fut colonisé par la British South Africa Company sous l’impulsion de Cecil Rhodes, dans le cadre de l’expansion impériale britannique en Afrique australe. En 1923, la région prit officiellement le statut de colonie britannique sous le nom de Rhodésie du Sud. En 1965, le gouvernement dirigé par Ian Smith proclama une indépendance unilatérale, refusée par le Royaume-Uni et condamnée par l’ONU. Cette situation provoqua un soulèvement des mouvements de libération africains, dont les deux principaux, la ZANU de Robert Mugabe et la ZAPU de Joshua Nkomo, engagèrent une guerre de guérilla contre le régime rhodésien, connue sous le nom de Seconde Chimurenga ou guerre du Bush. Ce conflit, qui fit plus de 20 000 morts entre 1972 et 1979, prit fin avec les accords de Lancaster House signés à Londres en décembre 1979. Ces accords prévirent un cessez-le-feu immédiat, l’organisation d’élections libres et la rédaction d’une nouvelle constitution. En février 1980, lors des premières élections démocratiques, la ZANU obtint la majorité avec 57 sièges sur 80, et Robert Mugabe devint le premier Premier ministre du Zimbabwe indépendant le 18 avril 1980.
Après l’indépendance en 1980, le Zimbabwe fut confronté à des tensions internes, notamment avec la répression de la population ndebele dans le Matabeleland entre 1983 et 1987. À partir des années 2000, la réforme agraire visant à redistribuer les terres aux Noirs sans indemnisation des fermiers blancs entraîna un effondrement de la production agricole, qui constituait le principal pilier économique du pays. En 2008, l’économie sombra dans une hyperinflation, atteignant un taux annuel de 79,6 milliards pour cent selon le FMI, ce qui rendit le dollar zimbabwéen totalement inutilisable. La crise économique poussa alors plusieurs millions de Zimbabwéens à fuir le pays, en grande majorité vers l’Afrique du Sud, le Botswana et le Royaume-Uni.