Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 17 mai 2025
L’homophobie désigne l’ensemble des attitudes, discours, actes ou politiques qui produisent ou justifient une hostilité envers les personnes homosexuelles. Elle s’appuie sur l’hétérosexisme, c’est-à-dire l’idée selon laquelle l’hétérosexualité est supérieure ou naturelle, et s’entrelace souvent avec le sexisme et le cissexisme (priorité accordée aux personnes cisgenres). Sur le plan individuel, l’homophobie se manifeste par l’insulte, le harcèlement, les menaces ou l’agression physique. Au niveau structurel, elle se traduit par des textes législatifs discriminatoires, l’absence de reconnaissance des couples de même sexe ou des pratiques médicales pathologisantes. Les chercheurs distinguent l’homophobie intériorisée, quand une personne homosexuelle intègre ces préjugés et développe peur ou honte, et l’homophobie sociétale, quand les institutions reproduisent des inégalités.
La transphobie englobe toute forme de mépris, de discrimination ou de violence dirigée contre les personnes transgenres, non binaires ou de genre non conforme. Elle repose sur la cisnormativité, concept sociologique décrivant la présupposition que toutes les personnes sont cisgenres et que cette condition est « normale ». Cette pensée nourrit des politiques de normalisation telles que la pathologisation – classification de la transidentité comme trouble mental – ou la gate-keeping médicale, procédure exigeant un diagnostic psychiatrique avant tout traitement affirmant le genre. Au quotidien, la transphobie prend la forme de mégenrage (emploi d’un prénom ou d’un pronom inadéquat), de refus d’accès aux espaces genrés ou de crimes haineux. Les répercussions sanitaires sont lourdes : tentative de suicide chez 43 % des jeunes trans selon une étude franco-canadienne de 2022, complications cardiovasculaires accrues liées au retard de traitement hormonal, et précarité économique causée par l’exclusion professionnelle.
La biphobie se définit comme l’hostilité ou la dévalorisation à l’égard des personnes bisexuelles, pansexuelles ou plurisexuelles, c’est-à-dire celles qui éprouvent une attirance pour plus d’un genre. Elle recouvre des attitudes telles que le négationnisme, idée selon laquelle la bisexualité serait une phase transitoire ou une confusion, et l’hypersexualisation, stéréotype associant la bisexualité à la promiscuité. Elle provient également de la monosexisme, idéologie qui ne reconnaît que l’hétérosexualité et l’homosexualité comme orientations légitimes. Sur le plan statistique, l’Enquête nationale française sur la santé sexuelle de 2025 révèle que les personnes bisexuelles rapportent un taux de tentative de suicide de 19 %, soit le double des lesbiennes et des gays.