11 mai : Journée mondiale des espèces menacées

espèces menacées

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 11 mai 2025

Causes principales de l’extinction des espèces

La destruction des habitats demeure la première cause d’érosion de la biodiversité, l’expansion agricole représentant à elle seule 70 % de la déforestation tropicale. Vient ensuite la surexploitation biologique : pêche industrielle, braconnage et récoltes non durables de bois ou de plantes médicinales. L’introduction d’espèces exotiques envahissantes est un facteur supplémentaire de perturbation écologique ; faute de prédateurs naturels, ces espèces concurrencent, prédatent ou transmettent de nouvelles maladies. S’ajoute la pollution chimique et plastique : bioaccumulation de métaux lourds dans les réseaux trophiques et 11 millions de tonnes de plastiques déversées chaque année dans l’océan. Enfin, le changement climatique modifie la température, l’acidité et la phénologie (calendrier biologique) des écosystèmes plus vite que la capacité d’adaptation génétique des espèces.

Animaux menacés d’extinction

Sur les 169 420 espèces évaluées par l’UICN en avril 2025, 47 187 (28 %) sont classées menacées. En Afrique, la population de rhinocéros noir est tombée à environ 2 000 animaux à cause du braconnage pour la corne, malgré un léger rebond grâce aux unités cynophiles. Plus critique encore, le marsouin du Golfe de Californie, la vaquita , compte moins de 10 individus. En Asie, la panthère de l’Amour survit avec moins de 120 adultes dans les forêts temperées sino‑russes, isolée par la coupe rase. En Europe, le rat‑taupe aveugle d’Oltenia n’occupe plus que deux prairies steppe en Roumanie, menacées par l’irrigation intensive.

Les espèces dites “clés de voûte”

Une espèce clé de voûte est un organisme dont l’influence sur le fonctionnement de l’écosystème est disproportionnée par rapport à son abondance. Par exemple, Les loups gris du parc de Yellowstone, réintroduits en 1995, ont restauré l’équilibre herbivore‑végétation : en contrôlant les wapitis, ils ont permis la régénération des saules, favorisant le castor et, in fine, la biodiversité aquatique. En zone côtière pacifique, la loutre de mer maintient les oursins à un niveau compatible avec les forêts de kelp. En Afrique de l’Ouest, les éléphants de forêt créent des clairières et disséminent, par endozoochorie, plus de 70 espèces d’arbres. Les coraux constructeurs, “ingénieurs” calcaires, offrent habitat, protection et nurserie à 25 % des poissons marins ; leur blanchissement massif menace donc l’ensemble du récif.