Manuel Van den Broucke, référent sport, société et politique, 3 mai 2025
Chaque année, Reporters sans frontières publie le Classement mondial de la liberté de la presse. En 2025, la France se situe à la 24e place sur 180, en légère amélioration par rapport aux années précédentes. La Norvège, le Danemark et la Suède figurent en tête du classement. À l’inverse, l’Afghanistan, la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l’Érythrée sont classés parmi les pires pays. En Europe, des pays comme la Hongrie, dirigée par Viktor Orbán, ou la Pologne, ont vu leur position se dégrader en raison de l’ingérence gouvernementale dans les médias publics. En France, RSF a dénoncé les poursuites-bâillons (ou « procédures abusives ») utilisées pour faire taire des journalistes d’enquête. Par exemple, le journaliste Fabrice Arfi de Médiapart a fait l’objet de plusieurs attaques judiciaires après des révélations sur des affaires politico-financières, notamment l’affaire Sarkozy-Kadhafi, dans laquelle il a publié des documents suggérant un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Ces enquêtes ont entraîné des perquisitions dans les locaux de Médiapart en 2019 et plusieurs tentatives d’intimidation judiciaire, largement dénoncées comme des atteintes à la liberté d’informer.
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, dans son article 11, affirme que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ». Cette base constitutionnelle est renforcée par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, toujours en vigueur, qui encadre l'exercice de cette liberté tout en définissant ses limites, comme la diffamation, l’injure, la provocation à la haine ou l’atteinte à la présomption d’innocence.
En France, les premiers périodiques apparurent au XVIIe siècle avec « La Gazette », fondée en 1631 par Théophraste Renaudot sous l’égide de Richelieu. À cette époque, la presse était strictement contrôlée par l’État. Ce ne fut qu’à la Révolution française que la liberté d’expression devint un droit fondamental. Au XIXe siècle, la presse connut un essor sans précédent, notamment après l’adoption de la loi du 29 juillet 1881 qui garantissait la liberté de la presse. Des journaux comme « Le Petit Journal » ou « Le Figaro » rencontrèrent un large succès populaire, tandis que le développement de la presse d’opinion accompagna les grands débats politiques de l’époque.