Manuel Van den Broucke, référent sport, société et politique, 12 mai 2025
Les maladies environnementales regroupent toutes les pathologies dont la survenue, l’intensité ou l’évolution dépendent d’une exposition extérieure plutôt que d’un défaut strictement génétique : elles résultent d’agents physiques (rayonnements ionisants, bruit), chimiques (métaux lourds, solvants) ou biologiques (pollens, bactéries). À l’échelle mondiale, l’OMS estime que l’environnement non sain contribue à 24 % de la charge totale de morbidité.
Dans l’air, les principaux polluants nocifs sont les PM2,5 (particules fines en suspension) capables de pénétrer jusqu’aux alvéoles pulmonaires, le dioxyde d’azote (NO₂) issu du trafic routier, l’ozone troposphérique (O₃) produit par réaction photochimique des composés organiques volatils (COV), ainsi que le benzène, un cancérogène avéré. Les PFAS, souvent appelés « polluants éternels », sont liés à des perturbations hormonales. Lorsqu'ils sont présents en même temps que des microplastiques, leur combinaison entraîne un effet toxique, notamment une baisse de la capacité reproductive chez les invertébrés aquatiques. Dans l’eau, l’arsenic géogénique et les nitrates agricoles favorisent respectivement les cancers cutanés et les méthémoglobinémies néonatales. Le radon, gaz radioactif naturel qui s’infiltre dans les sous‑sols, est la seconde cause de cancer du poumon après le tabac. Enfin, le bruit chronique au‑delà de 55 dB(A) nocturnes est un facteur de risque cardiovasculaire.
La vulnérabilité face aux maladies environnementales dépend à la fois de la dose d'exposition et de la capacité de l'organisme à y répondre. Les fœtus, les nourrissons et les jeunes enfants constituent le groupe le plus à risque : leur système de détoxification, impliquant notamment les enzymes hépatiques, est encore en développement, et leur croissance rapide les rend particulièrement sensibles aux perturbateurs endocriniens. Les femmes enceintes, en raison d'une augmentation du débit respiratoire, inhalent un volume d'air plus important ; l'exposition aux particules fines (PM2,5) accroît le risque d'accouchement prématuré de 11 %. Les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques telles que l'asthme, l'insuffisance cardiaque ou une immunodépression disposent de mécanismes de compensation physiologique réduits ; lors d'épisodes de chaleur extrême, leur taux de mortalité augmente de 15 %.