Manuel Van den Broucke, expert hi-tech et ingénerie, 25 mars 2025
La procrastination se définit comme la tendance à reporter inutilement une tâche importante au profit d'activités plus agréables. Ce comportement s'explique surtout par l'effet du "temps hyperbolique", qui pousse à privilégier les plaisirs immédiats au détriment des bénéfices futurs. Un autre mécanisme est la "peur de l'échec", où l'individu repousse volontairement une tâche par crainte de ne pas atteindre ses propres attentes. La procrastination peut aussi découler d'un perfectionnisme excessif : un graphiste, par exemple, peut retarder la finalisation d'une affiche par peur qu'elle ne soit pas parfaitement conforme à sa vision.
La méthode Pomodoro est très efficace : elle consiste à travailler pendant 25 minutes sans interruption, suivies de 5 minutes de pause, afin de maintenir la concentration et d'éviter la fatigue mentale. La technique des "5 minutes" est également utile puisqu'elle consiste à se convaincre de commencer une tâche pendant seulement cinq minutes, ce qui permet souvent de briser l’inertie et de poursuivre plus longtemps. La méthode du "Eat That Frog", popularisée par Brian Tracy, recommande de commencer la journée par la tâche la plus difficile afin d’éliminer rapidement le plus gros obstacle. L’utilisation de listes de tâches bien organisées avec des objectifs clairs aide aussi à structurer son travail. L’élimination des distractions est également essentielle : éteindre les notifications du téléphone ou utiliser des applications de blocage de sites web permet de mieux se concentrer.
Sur le plan académique, un étudiant repoussant ses révisions risque de se retrouver sous pression la veille d’un examen, ce qui peut compromettre ses résultats. Au travail, un salarié qui retarde systématiquement ses tâches importantes peut accumuler du stress, entraîner des retards dans les projets et nuire à l’efficacité de son équipe. Sur le plan personnel, la procrastination complique la gestion du quotidien, notamment lorsque les tâches ménagères ou administratives sont sans cesse repoussées, ce qui entraîne un environnement désordonné et source de stress. Sur le plan social, elle provoque des tensions : une personne qui tarde à répondre à des messages ou à honorer des engagements risque d’être perçue comme négligente ou peu fiable. Enfin, la procrastination chronique favorise l’anxiété, la culpabilité et conduit même à une baisse de l’estime de soi, créant ainsi un cercle vicieux où la personne repousse encore davantage ses responsabilités.