23 mai : Journée mondiale de la tortue

une tortue

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 23 mai 2025

Causes du déclin des populations de tortues

La première cause est la surexploitation : braconnage de viande, collecte d’écailles pour la bijouterie et trafic d’animaux vivants, lequel cible notamment les genres Cuora, Testudo et Astrochelys. Ensuite, les captures accidentelles dans les pêcheries industrielles immobilisent les tortues dans des filets maillants, provoquant des noyades massives. La troisième pression est la perte d’habitat : urbanisation du littoral, drainage des zones humides et fragmentation des forêts riveraines. Le changement climatique agit comme multiplicateur : la montée du niveau de la mer rétrécit les sites de ponte et le réchauffement du sable induit une femellisation parce que le sexe est déterminé par la température d’incubation. Enfin, les polluants plastiques obstruent l’intestin, les hydrocarbures altèrent la flottabilité, tandis que l’eutrophisation favorise le virus de la fibropapillomatose, maladie tumorale qui réduit la vision et la nage.

Rôle écologique des tortues dans les écosystèmes

Par leur broutage méthodique, les tortues vertes maintiennent les herbiers marins en stade jeune, ce qui accroît la séquestration de carbone. Les tortues luths, prédatrices de méduses, régulent des pullulations qui sinon impacteraient la pêche au poisson-bleu et le tourisme balnéaire. Les pontes jouent aussi un rôle fertilisant : chaque femelle transporte des centaines de grammes de phosphore et d’azote des océans vers les plages, enrichissant ensuite les dunes lorsque les œufs éclosent ou sont prédatés. Dans les forêts tropicales, les tortues terrestres comme Geochelone denticulata dispersent les graines de fruits à coque épaisse. Les espèces fouisseuses, telles la tortue gopher, creusent des terriers longs de dix mètres utilisés par plus de 350 autres taxons, des serpents aux arthropodes, ce qui en fait une espèce clé de voûte. Enfin, les carapaces des tortues mortes servent de micro-habitats pour mousses, invertébrés et micro-mammifères.

Que faire pour aider les tortues ?

À l’échelle individuelle, bannir les plastiques à usage unique limite l’ingestion et l’enchevêtrement ; privilégiez gourdes, sacs réutilisables et produits en vrac. Lors de séjours côtiers, éteignez l’éclairage nocturne tourné vers la plage : les nouveau-nés s’orientent grâce à la luminance de l’horizon marin et les lampes les désorientent. Sur les marchés, vérifiez la présence de labels « MSC pêche durable – dispositif d’exclusion de tortues » ou « Friend of the Sea » pour les crevettes et le thon. Participez aux nettoyages de plages ou de rivières ; 50 kg de déchets retirés d’une zone de ponte équivalent à 100 nids sécurisés durant la saison. Enfin, évitez de relâcher des tortues exotiques en milieu naturel ; contactez plutôt un refuge agrée.