Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 26 avril 2025
Chez les femmes lesbiennes, le fonctionnement cérébral présente des similitudes avec celui des hommes hétérosexuels, notamment au niveau de l’amygdale. Leur amygdale droite est plus active, tandis que chez les femmes hétérosexuelles, c’est l’amygdale gauche. L’amygdale des femmes lesbiennes se connecte davantage à des régions impliquées dans la perception spatiale et motrice, comme le cortex prémoteur et pariétal, alors que chez les femmes hétérosexuelles, les connexions sont plus fortes avec le cortex préfrontal ventromédian, lié à la régulation émotionnelle.
Au niveau de l’hypothalamus, les femmes hétérosexuelles réagissent fortement à l’androstadiénone, une molécule présente dans la sueur masculine, ce qui n’est pas le cas des femmes lesbiennes. Inversement, ces dernières présentent une réponse plus marquée à l’estratétraénol, une molécule associée aux sécrétions féminines. Ces réponses différenciées, observées par IRMf, suggèrent une base neurobiologique partielle à l’attirance sexuelle entre femmes.
Une femme lesbienne est exclusivement attirée par d’autres femmes. Une femme bisexuelle est attirée par plus d’un genre, en général les hommes et les femmes, sans que cette attirance soit nécessairement égale. Le terme « queer » est plus fluide : il désigne une identité qui remet en question les normes traditionnelles de genre et de sexualité. Une femme queer peut être lesbienne, bisexuelle, pansexuelle ou non étiquetée.
En France, les couples lesbiens peuvent se marier depuis 2013 et avoir accès à la PMA depuis 2021. Au Canada, la PMA est également accessible, et les couples lesbiens peuvent adopter depuis 2005. En Espagne, la législation autorise le mariage et l’adoption pour les couples de femmes depuis 2005. En revanche, dans de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient, les relations lesbiennes sont criminalisées. Par exemple, au Nigeria, les relations sexuelles entre femmes peuvent entraîner jusqu’à 14 ans de prison. En Iran, les lesbiennes risquent des peines allant jusqu’à la flagellation, voire la peine de mort. En Russie, la propagande en faveur des relations homosexuelles auprès des mineurs est interdite depuis 2013, ce qui limite la visibilité des lesbiennes.
À l’époque grecque, la poétesse Sappho, originaire de l’île de Lesbos, écrivait des vers amoureux à destination d’autres femmes, ce qui a donné naissance au terme « lesbienne ». Durant le Moyen Âge en Europe, les relations entre femmes étaient peu documentées mais parfois réprimées par l’Église, comme en témoigne un décret de 1270 du roi Louis IX assimilant les relations sexuelles entre femmes à une hérésie.