8 Mai 1945 : Fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe

fête nationale des Îles Marshall

Ingrid Nováková, spécialiste international, 8 mai 2025

Origines du conflit

Après la Première Guerre mondiale, les traités de paix de 1919, en particulier le traité de Versailles, imposent à l’Allemagne des réparations financières, la démilitarisation de la Rhénanie et la perte de territoires tels que la Haute‑Silésie. Ce « diktat », perçu comme humiliant, alimente le ressentiment national. Porté au pouvoir en janvier 1933, Adolf Hitler applique l’idéologie nazie fondée sur la recherche de « Lebensraum », le rejet des clauses de désarmement et l’obsession antisémite. Berlin quitte la Société des Nations, réarme clandestinement puis, en mars 1936, remilitarise la Rhénanie. L’Autriche est annexée en mars 1938 lors de l’Anschluss, avant d’exiger en septembre le rattachement des Sudètes, une région germanophone de Tchécoslovaquie, obtenu par les accords de Munich signés sans l’avis du gouvernement tchécoslovaque. Enfin, le pacte germano‑soviétique d’août 1939, assorti d’un accord secret de partage de la Pologne et des États baltes, neutralise provisoirement l’URSS et assure à Hitler la liberté pour lancer son agression. Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne en invoquant un faux incident frontalier ; deux jours plus tard, la France et le Royaume‑Uni déclarent la guerre.

Déroulement de la Seconde Guerre mondiale

La guerre commence en septembre 1939 par l’invasion de la Pologne par l’Allemagne. Malgré la capitulation polonaise, le front occidental reste calme jusqu’en avril 1940, date à laquelle la Wehrmacht occupe le Danemark et la Norvège afin de sécuriser le minerai de fer suédois transitant par Narvik. En mai, l’offensive à l’ouest franchit les Ardennes, contourne la Ligne Maginot et débouche sur la Manche ; la Belgique, les Pays‑Bas puis la France s’effondrent en six semaines. Le corps expéditionnaire britannique se replie à Dunkerque lors de l’opération « Dynamo », sauvant 338 000 soldats mais abandonnant son matériel lourd. Le 22 juin 1941, l’Allemagne déclenche l’opération « Barbarossa », plus vaste offensive terrestre de l’histoire : trois groupes d’armées fondent vers Leningrad, Moscou et Kiev. L’année 1942 correspond à l’apogée de l’Axe : Rommel progresse jusqu’à El‑Alamein en Afrique du Nord, tandis que la Wehrmacht encercle Stalingrad sur le front de l’Est. À partir de 1943, les forces de l’Axe reculent sur tous les fronts, et en juin 1944, l’opération « Overlord » — plus connue sous le nom de « D‑Day » — ouvre un second front en Normandie ; simultanément, l’opération soviétique « Bagration » détruit le groupe d’armées Centre.

Fin de la guerre

À partir de janvier 1945, l’offensive Vistule‑Oder permet à l’Armée rouge de progresser de plus de 500 kilomètres en trois semaines, atteignant la rivière Oder, dernière barrière naturelle avant Berlin. La Wehrmacht tente une ultime contre‑offensive dans les Ardennes (décembre 1944‑janvier 1945), mais échoue face aux forces américaines. En avril, Berlin est assiégée, et la bataille urbaine se termine le 2 mai. Hitler se suicide le 30 avril dans le Führerbunker, laissant l’amiral Dönitz négocier une reddition fragmentaire avec les Anglo‑Américains. Le 7 mai, à Reims, le général Jodl signe la capitulation de toutes les forces allemandes à compter du 8 mai 1945 à 23 h 01 (heure d’Europe centrale) ; Staline obtient une signature additionnelle à Berlin‑Karlshorst dans la nuit du 8 au 9 mai, fixant le « Jour de la Victoire » soviétique au 9 mai. Les conséquences humaines sont colossales : environ 35 millions de morts en Europe, dont plus de la moitié sur le front de l’Est, et l’extermination de six millions de Juifs lors de la Shoah. Les cartes politiques sont redessinées : l’Allemagne est divisée en quatre zones, la frontière Oder‑Neisse transfère la Prusse orientale et la Silésie à la Pologne, et l’Europe centrale passe sous influence soviétique, préfigurant la « guerre froide ».