Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 10 mai 2025
Le 10 mai est, depuis le décret 2006‑388 du 31 mars 2006, la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions » en France. Cette date a été choisie parce que, le 10 mai 2001, le Sénat a adopté la loi n° 2001‑434 dite « loi Taubira », qui reconnaît la traite négrière et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Les objectifs officiels sont : ancrer la mémoire des victimes dans l’espace public, encourager la recherche interdisciplinaire (notamment par l’édition de bases de données nominatives sur les captifs embarqués dans les ports français de l’Atlantique et de l’océan Indien), renforcer l’enseignement scolaire, et promouvoir la lutte contemporaine contre les discriminations raciales qui découlent des hiérarchies créées par l’esclavage.
La traite négrière transatlantique débuta en 1444, avec la capture de captifs africains par des navigateurs portugais près de l’île d’Arguin, au large de l’actuelle Mauritanie. En 1482, la forteresse d’Elmina au Ghana devint le premier entrepôt permanent d’esclaves. Entre 1501 et 1526, l’Espagne autorisa les asientos — licences royales accordant un monopole sur la déportation vers les colonies américaines —, créant un marché transimpérial garanti par la Couronne. En 1619, la première vente documentée sur le sol nord-américain se produisit à Point Comfort (Virginie). Le « Code noir » français de 1685 codifia le statut des esclaves dans les Antilles, légalisant la transmission héréditaire de la condition servile. L’année 1698 marqua l’ouverture du commerce britannique à tous les sujets de la Couronne, accroissant brutalement le tonnage négrier. En 1807, le Parlement britannique vota l’Abolition of the Slave Trade Act, interdiction du trafic — non de l’esclavage — suivie par les États-Unis en 1808. Le congrès de Vienne (1815) condamna officiellement la traite, mais celle-ci persista clandestinement jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle. Le traité américano-brésilien de 1826 interdit l’importation d’esclaves au Brésil, bien que les débarquements continuèrent jusqu’en 1850. La dernière traversée connue, celle du Clotilda, atteignit la baie de Mobile en 1860.