Feria de Dax 2023

11 au 15 Août 2023

Les Fêtes de Dax sont parmi les plus importantes de Gascogne, l'un des moments majeurs du cycle festif - véritable rite de passage - des jeunes générations avec les fêtes de Bayonne et de Mont-de-Marsan.
Elles ont lieu autour du 15 août et accueillent durant 5 jours et nuits, environ 600.000 participants. Bâties autour de la célébration religieuse de l'Assomption et de courses de vaches dites landaises et de taureaux, elles s'organisent aujourd'hui selon des journées thématiques. Habillés de blanc et rouge, ceux qui viennent faire la fête sont appelés en occitan-gascon hestaires, vocable devenu en français régional : festayre.
Ces nombreuses animations, également assorties de divers concerts, ne sont toutefois que l'une des composantes des fêtes qui sont aussi, et peut-être avant tout, des fêtes de rues, diurnes et plus encore nocturnes, dont le moteur est la convivialité collective faite de déambulations, d'arrêts apéritifs et de repas. Rues et cafés étant animés musicalement par les bandas.

Les Fêtes de Dax sont inaugurées par le maire, qui les déclare ouvertes après une cérémonie, dont l'heure, l'emplacement et le contenu ont varié au cours des années. Dax n'est en effet jamais parvenue à trouver une formule suffisamment stable pour attirer un public nombreux. Depuis 2023 néanmoins, la commission des fêtes populaires a instauré une reconstitution pseudo-historique du passé romain de la ville, sous forme de défilé costumé jusqu'à l'hôtel de ville. À cet endroit, en présence des bandas, de groupes folkloriques landais et des autorités municipales, une petite cérémonie se déroule, avant que le maire ne remette les clefs de la ville à un représentant d'un groupe de danses landaises (Lous Gouyats de l'Adou), et d'une peña (la Peña Los Calientes, la banda locale), qui symbolisent le peuple festif de Dax et la tradition locale (la remise des clefs à ces deux associations est, en revanche, ancienne). Cette nouvelle formule grandiloquente a su attirer un public beaucoup plus fourni qu'auparavant, et se distingue véritablement du caractère simple et participatif du txupinazo pamplonais, qui fait figure de référence en matière d'ouverture.

La clôture des Fêtes a lieu en deux temps. Tout d'abord aux arènes, à l'issue de la dernière corrida de la feria. L'ensemble des bandas officielles des fêtes ainsi que l'harmonie municipale La Nèhe se regroupent sur la piste des arènes pour interpréter deux morceaux populaires (Paquito el Chocolatero et Vino Griego), suivi d'un morceau d'adieu aux fêtes emprunté au Pays basque voisin : l' Agur Jaunak. Cet évènement est très couru, de nombreux dacquois achètent un billet pour la corrida du jour non par afición, mais uniquement pour pouvoir assister à cet instant, appelé communément l'Agur. Plus tard dans la soirée, une cérémonie officielle de clôture des fêtes est organisée sur les berges de l'Adour, et ponctuée par un feu d'artifices.

110 000 euros de budget pipi :
Tout ce qui est bu, même avec modération, doit, à un moment ou un autre, ressortir. Si l'on remonte à la source de l'urine à la feria de Dax, on arrive le plus souvent à une tireuse à bière. Comme celle à laquelle s'abreuvent ces deux copains. "Oui le point de départ c'est qu'on boit", répondent-ils quand on les interroge sur leurs pratiques en la matière. Mais eux l'assurent, jamais ils ne se soulagent en pleine rue. "Dax est équipée, il y a des urinoirs partout, des toilettes partout." Et pour les dames ? "C'est facile" répond cette festayre dans une file d'attente pour accéder aux sanitaires.
Et si c'est facile, c'est que de gros efforts sont faits depuis des années pour tenter d'endiguer le problème pipi dans la rue. Chaque année, plus de toilettes sont installées, plus d'urinoirs aussi. Ces derniers ont été fabriqués par les services de techniques de la ville qui les prêtent à ses voisines, Mont-de-Marsan et Bayonne.
A Dax, pour cette feria 2018, 78 WC dont 15 accessibles pour les personnes à mobilité réduite, ont été installés. 23 murs d'urinoirs également, dont un avec vue sur le Splendid. Mais malgré cela, quand la fête avance, quand l'alcoolémie monte au rythme des décibels, certains cèdent encore à la facilité comme ce jeune homme déjà passablement éméché à 22h00. Il urine en contre-bas de la rue du toro : "C'est vachement plus pratique, tente-t-il de se justifier, avec une diction hasardeuse. "J'en pouvais plus, ma vessie allait exploser, franchement, j'ai pissé là où je pouvais".
A l'annonce de ce coût pour le contribuable dacquois qu'il est, le jeune homme surpris en train d'uriner dans la rue ouvre grand la bouche pour exprimer son étonnement avant de conclure : "La prochaine fois, je pisserai dans les pissotières".

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