17 mai : fête nationale de la Norvège

fête nationale de la Norvège

Ingrid Nováková, spécialiste international, 17 mai 2025

Des origines à l’unification du royaume

Avant le ixe siècle, le territoire de la Norvège actuelle était morcelé en petits royaumes dirigés par des chefs locaux appelés petty kings. Vers 872, Harald Hårfagre parvint à vaincre ses rivaux lors de la bataille de Hafrsfjord, près de l’actuelle Stavanger, et se proclama roi de toute la Norvège. Toutefois, cette centralisation demeura fragile. Les seigneurs locaux conservèrent une large autonomie, et le pouvoir royal resta dépendant d’alliances et de rapports de force régionaux. À partir du xe siècle, l’introduction du christianisme, apporté par des missionnaires anglo-saxons, transforma progressivement les structures politiques. Les anciennes assemblées populaires, comme le Gulathing et le Frostathing, codifièrent le droit coutumier norvégien. Ces lois, rédigées en vieux norrois, constituèrent les premières bases juridiques d’un royaume unifié.

Unions scandinaves et domination danoise (1030–1814)

En 1319, une union fut conclue avec la Suède, puis en 1380 avec le Danemark. En 1397, l’Union de Kalmar réunit officiellement les trois royaumes nordiques sous un seul monarque. Bien que théoriquement égaux, les royaumes furent rapidement dominés par le Danemark, dont la capitale Copenhague concentra le pouvoir. Après la Réforme protestante imposée par Christian III en 1536, la Norvège perdit son statut de royaume souverain et fut réduite à une simple province danoise. Lors des guerres napoléoniennes, la Norvège fut entraînée dans le conflit aux côtés du Danemark. Après la défaite de ce dernier, le traité de Kiel, signé le 14 janvier 1814, imposa la cession de la Norvège à la Suède.

Vers l’indépendance : de 1814 à 1905

À la suite du traité de Kiel, la Norvège rejeta son transfert à la Suède. Le prince héritier danois Christian Frederik, alors gouverneur de Norvège, convoqua une assemblée constituante à Eidsvoll en avril 1814. En l’espace de cinq semaines, 112 délégués rédigèrent une constitution s’inspirant des modèles américain et français. Elle fut adopté le 17 mai 1814, date devenue fête nationale. Toutefois, face à la supériorité militaire suédoise, la Norvège dut négocier. Par la convention de Moss, signée le 14 août 1814, elle accepta une union avec la Suède tout en conservant sa constitution et une large autonomie intérieure. En juin 1905, le Storting (parlement norvégien) vota unilatéralement la dissolution de l’union avec la Suède.

Construction d’un État moderne (1905 à nos jours)

Dans l’entre-deux-guerres, l’État développa des politiques sociales : assurance chômage en 1909, limitation du temps de travail à huit heures en 1919, et pensions de vieillesse en 1936. L’invasion allemande de 1940 interrompit cette progression. Le roi et le gouvernement se réfugièrent à Londres, d’où ils organisèrent la résistance. Après la libération en 1945, la Norvège rejoignit les Nations unies puis l’OTAN en 1949, abandonnant sa politique de neutralité traditionnelle. Malgré deux référendums (1972 et 1994) rejetant l’adhésion à l’Union européenne, la Norvège conserva des liens étroits avec Bruxelles via l’Espace économique européen.